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guide de haute montagne
au delà d'un métier une passion
denis ETIENNE
Membre de la Compagnie des guides de Chamonix


Récit d'expédition


Traversée de la Terre de Baffin

Printemps 2000

La Terre de baffin est une île qui appartient au Canada . Situé dans la province du Nuavut , elle a été crée en 1999. Partant de Toronto, nous atterrirons dans sa capital, Iqaluit. De là un petit bimoteur nous amènera à Qikitarjuaq (Broughton Island). C'est de là que commencera notre traversée, de dix huit jours, jusqu'à Pangnirtung. En réalisant au passage le tour du mont Asgard.
Durée de la traversée deux semaines.


Après, l'atterrissage, nous préparons notre matériel matériel, nous dînerons chez l'habitant. L'occasion de goûter "l'artic char" le poisson local.
C'est dans un refuge bien chauffée que nous attendrons le départ , le lendemain matin.

31 mars 2000 (-16°C à 5h / -18°C à 17h )
A midi nous prenons le départ, les pulkas sont pleines à craquer. Chargées de l'équipement technique, des réserves de carburant que nous allons utilisée pour les réchauds, et des 20 jours de nourriture nécessaire à cette traversée en autonomie. Nous parcourrons une dizaine de kilomètre et installons notre camp sur la banquise. Avec un petit soucis, le risque de se retrouver face à un ours qui nous a été signalé par les habitants de Qititarjuaq.



du 1 au 3 avril 2000
Nous allons longer pendant trois jours la péninsule du Cumberland. Avant de nous engager dans le fjord du Couronnement.
Trois jours à tracter pendant huit heures de lourdes pulkas sur la banquise avant de prendre pied sur le glacier.
Le 3 avril, alors que nous commencions à oublier la présence des ourses que l'on nous a signalé avant de parti, des traces nous rappellent leur présence. Nuit agitée pour certains, je vais dormir à coté du fusil de chasse que nous avons emmené de France. Arrivée à Pangnintung, les inuits regarderons cette arme avec un sourire. D'un air moqueur, il nous demanderons si nous comptions aller à la chasse aux perdrix. Et préciserons que pour un ours ce fusil n'aurait été qu'un simple jouet.



le 4 avril 2000
Passer sur le haut du glacier du Couronnement, nous demandera pas mal d'effort. Les pulkas sont encore bien lourdes et le cheminement pas si évident. A force d'effort et de tâtonnement nous finissons par prendre pied sur le glacier.
De part et d'autre de ce glacier se dressent de superbes parois. Il y doit y avoir pletorde de voies à ouvrir dans ces faces pour qui aiment le froid.


du 5 au 7 avril 2000
Le beau temps sera présent pendant ces trois journées. Tout le long de ce parcours nous ne cessons d'admirer les faces granitiques qui bordent le glacier




le 7 avril 2000
Nous atteignons le point le plus haut de notre traversée; 1300m. La descente n'est pas si désagréable malgré les pulkas qui nous poussent. Il est vrai qu'après ces jours de hissage nous apprécions un peu de descente.

8, 9 ,10 avril 2000
Nous descendons le glacier de Normand. Une descente en pente douce où j'essayerais de me faire tracter par un cerf-volant. J'avais fait des essais dans la vallée blanche. C'était déjà pas si facile mais là avec cette température, les démêlage de suspentes vont devenir un réel problème.
Nous débouchons sur le Glacier Lake.


le 11 avril 2000
Le temps est couvert. Mais heureusement, hier nous avons pu apercevoir le mont Asgard. Une seule envie: en faire le tour. Mais il va falloir remonter sur une langue glacière bien pentue et cela avec les pulkas. Dure journée mais quelle récompense les jours suivants. Nous établissons notre camp au dessus de la langue glacière, nous n'avons pas beaucoup progresser aujourd'hui. Mais nous pourrons faire le tour de cette fabuleuse montagne.


le 12 avril 2000
Nous continuons à remonter ce glacier qui nous mène au pied du mont Asgard. Plus on avance plus le spectacle est saisissant. Nous installons notre camp assez tôt ce qui nous permettra de faire des essais de voile de traction.

le 13 avril 2000
Nous laissons le camp en place pour partir faire le tour du mont Asgard. Plaisir d'une grande solitude dans ces espaces de démesure et plaisir de ce sentir si léger sans ces pulkas que nous tractons depuis presque deux semaines.

le 14 avril 2000
Aprés une nuit passé au pied du mont Asgard, nous redescendons sur Glacier Lake. La neige est bonne et la descente en sera d'autant plus agréable. Les essais de voile nous ont rassuré sur son utilisation et nous traversons Glacier Lake tracter par nos voiles. Difficile de controler nos skis sur les zones où la neige a laissé place à la glace. Plaisir de sentir ces pulkas si legere et de colorer le ciel de ces cerf-volants. Ce soir nous trouverons refuge dans une petite cabane qui se niche sur le cbord du lac. Nous evitons ainsi de monter la tente.


le 15 avril 2000
Nous suivons maintenant la riviere Wiebel. Spectacle grandiose de cette riviere prise dans la glace. Comme si un coup de bagette magique l'avait figé dans son mouvement. Le vent est fort et la neige ne tient pas sur cette surface gelée. Nous sommes obligé de chausser les crampons pour tenir sur la glace et surtout pour freiner nos pulkas qui , poussées par le vent nous depassent et maintenant nous tactent.
Le vent souffle à plus de 100km/h. Nous profiterons d'un autre refuge le long de la riviere pour etablir notre campement. On imagine la difficulté pour arrimer une tente sur cette surface gelée.

le 16 avril 2000
En milieu de matinée, nous quittons la riviére pour la banquise. Le vent a faibli et c'est tracté que nous arrivons à Pangnirtung.
Quelle chance d'avoir pu parcourir cette derniere étape avec des conditions si exceptionnelles.
Notre arrivée tracté par ces cerfs-volants ne laissera pas indifférent les enfants du village.
Nous trouverons refuge chez l'habitant et ce sera l'occasion de gouter à la viande de caribou


le 17, 18 avril 2000
Journées d'attente du vol qui nous ramenera sur Iqaluit, la capitale de la province du Nunavut (Terre de Baffin).
Nous profiterons de bonnes conditions de vent pour voiler sur le fjord. Avec dans l'idée de trouver d'autre terrain de jeux les prochaines années.